L'économie de la russie
Version imprimable vendredi 11 mars 2011, par Rafael Kandiyoti
La conférence européenne sur le gaz qui s’est tenue à Vienne en janvier 2011 s’est conclue sans qu’aucune proposition concrète ne vienne dissiper les inquiétudes liées à l’avenir énergétique de l’Europe. Mais les négociateurs, dont les stratégies sont parfois difficiles à comprendre, n’ont rien proposé vraiment qui retienne l’attention. Pendant que l’Europe gesticule, la Turquie et la Russie resserrent leurs liens en finalisant d’importants projets pour le transport du pétrole et du gaz. La proposition de coopération dans le nucléaire civil faite par M. Nicolas Sarkozy, en visite « super éclair » le 25 février 2011 à Ankara, a reçu, pour toute réponse, un sourire poli de M. Erdogan...
Table des matières * Renforcement des relations énergétiques russo-turques * Du gaz turkmène pour l'Europe ? * Nabucco contre South Stream
L’Europe importe 40% de sa consommation de gaz naturel, dont la moitié provient de Russie. Pendant plusieurs décennies, jusqu’à la « guerre du gaz » russo-ukrainienne de l’hiver 2005-2006, la Commission européenne a considéré cette source d’approvisionnement comme fiable et économiquement rentable, en exprimant parfois quelques réserves face à un aussi haut niveau de dépendance à l’égard d’un seul pays.
« Par où passer pour acheminer le gaz en Europe ? »
Esquisse : Philippe Rekacwicz, mars 2011.
Conçu au début des années 1990 pour répondre en partie au problème structurel de cette dépendance, le projet Nabucco prévoyait — à l’origine — l’acheminement de 30 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis les champs gaziers iraniens de South Pars. Depuis, le partenariat avec l’Iran a été disqualifié et Nabucco devenu un « gazoduc à la recherche de gaz » en mer Caspienne et dans les pays du Golfe (on avait même parlé à une époque d’une connexion égyptienne via la Jordanie et la Syrie...).
Fin 2010, deux autres projets de