L'épisode du torche-cul dans gargantua
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Le passage qui fait l'objet de notre étude clôt le chapitre XIII qui relate la reconnaissance tant paternelle qu'intellectuelle de Grandgousier, le père de Gargantua. Le récit s'articule autour du propos de l'enfant qui n'est autre qu'une argumentation verbeuse sur "lequel torchecul trouva-t-il meilleur". Ainsi, le jeune garçon livre enfin le résultat de sa longue démarche empirique. En dépit du sujet grivois et futile, on peut distinguer les sérieuses prédispositions manuelles et intellectuelles de l'enfant qui emploie à mauvais escient une rhétorique savante et une ingéniosité latente. Foncièrement, la fonction du passage est de mettre en lumière l'érudition précoce de Gargantua mais aussi le désir de l'enfant d'être reconnu par son père qu'il essaie d'impressionner en s'infatuant d'exploits désintéressés. Cette technique relève de la stéganographie, dans le sens où ce passage parodie la chronique de chevalerie ( on célèbre ici les hauts faits d'un anti-héros ) où les vertus sont couvertes d'excréments mais bel et bien présentes. La première réflexion porte sur l'éducation de l'enfant. L'intrigue, aussi déconcertante et prosaïque soit-elle, instaure tout de même une sorte de suspense. Le lecteur, comme Grandgousier, attend la conclusion de la longue démarche empirique de l'enfant. Le récit se caractérise par un monologue de Gargantua qui accumule les expériences en compulsant une pléthore d'objets qu'il détourne de leur usage premier. Les motifs sont variés, toutefois le motif carnavalesque semble prévaloir dans tout le chapitre et précisément dans ce passage. En effet, le récit revêt une forme de gigantisme. Tout d'abord dans la prolifiération du langage qui se manifeste par des énumérations et des accumulations de termes. Ainsi, la grande variété d'objets ( "couvrechef, oreiller, pantoufle..." ), d'animaux ( une poule, un coq, un lièvre, un poulet...), de matière ( velouté, taffetassé, satinisé...) établit un rapport étroit de l'enfant avec son