"L'école de demain ne servira plus à approvisionner les généraux en chair à canon ou les chefs d'entreprise en chair à profit ; elle aidera des hommes à se construire eux-mêmes au contact des autres."
Albert Jacquard extrait de "J'accuse l'économie triomphante"

I. INTRODUCTION

L'Ecole avec un grand "e", celle qui est censée nous "autonomiser", nous préparer à entrer dans ce tourbillon capitaliste, cette école rendue obligatoire, tantôt contraignante, tantôt épanouissante, lieu des premiers échecs et des premières réussites, lieu d'intégration et de socialisation; l 'école des devoirs, des punitions, celle qui me rappelle aux bons souvenirs de cette jeunesse insouciante.
Cette même école qui fait l'objet depuis quelques années de mes nombreuses questions: l'enseignement: un art en péril? L'école a -t-elle perdue ses lettres de noblesses? La violence à l'école, est-elle l'expression du "manque d’éducation" ou d'une révolte de l'extérieur? Faut-il renvoyer le corps enseignant à l'école? Prof, le plus beau métier du monde ou un métier en crise?
En tant que parent "non-démissionaire" quelles sont mes attentes vis-à-vis de cette noble institution ? Y a-t-il un ou des enseignements? Puisqu'enseigner est un acte inné, faut-il une école des parents? Quelle est la mission de l'éducation "moderne": faire de nos enfants des moutons ou des acteurs de changement? Quel rôle le futur travailleur social que je suis doit-il jouer dans cette grande institution du savoir en perte de vitesse et accusée d'échecs?
Pour vous permettre de répondre à ces questions, il convient tout d'abord de comprendre le rôle de l'école, puis de voir quelles sont ses limites de celle que Bourdieu décrit comme étant "la reproduction des inégalités sociales."

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1.Pierre Bourdieu (1930_2002) est un sociologue français qui, à la fin de sa vie, devint, par son engagement public, l’un des acteurs principaux de la vie intellectuelle française. Sa