L'homme croit ce qu'il voit
Depuis la première Renaissance, le Quattrocento, en passant par les périodes de l’art moderne puis de l’art contemporain, l’image a su construire un chemin d’interprétation très diversifié. Ce que l’image représente se tourne vers sa propre représentation permettant une narration plus dans le sens (le concept) que dans l’apparence (la forme).
Dans le Classicisme, l’image était icône de représentation divine ; la Renaissance renonce à une partie de cette représentation pour parler du sens de l’image. Le Quattrocento donne à l’artiste la possibilité de montrer simplement ce qu’il voit, une image vraie sans trop d’interprétations.
L’image a un pouvoir de communication et de transmission dans le temps. Le photographe joue avec ses diverses significations et ses formes, la transformant ou la laissant à son état simple qui passera plus inaperçu. L’image photographique la plus proche de mon travail est en partie issue de la peinture de la Renaissance.
Comme à la Renaissance, ou plus exactement dans l’École de Fontainebleau qui cultive le luxe et le maniérisme, mon travail se débat entre l’abandon d’une représentation de la réalité et une esthétique théâtrale. Mon travail devient une sorte de porte qui lie le réel et l’imaginaire ; une porte qui gère le temps et l’espace d’une façon achronique.
Le résultat est le produit d’une narration qui se perd entre l’absence et la présence des personnages qui sont à la fois marqués dans l’espace par le temps et enregistrés dans leurs mouvements comme une forme de souvenir.
Cette narration conduite par l’imagination ne suit pas une histoire précise mais différents événements enregistrés sur le papier. De cette façon, je propose au spectateur un parcours où il se situe librement. Son œil doit chercher à comprendre les différentes significations des personnages et des objets. La composition prend alors son sens et devient réalité. L’homme croit alors ce qu’il voit.
Le plus important n'est