l'ingénu
La seconde partie du XVIIème siècle est profondément marquée, dans la vie politique comme dans la vie culturelle par la lutte fratricide que se livrent jésuites et jansénistes. Son enjeu ? La domination idéologique de l'Église.
Les jésuites, jusque là, exerçaient une influence considérable. Cet ordre, fondé en 1540 par Ignace de Loyola, est puissant, très organisé, et conseille les grands de ce monde, par l'intermédiaire du père La Chaise, confesseur du roi soleil par exemple. La compagnie de Jésus dispose de collèges réputés pour la qualité de leur enseignement.
Le jansénisme est beaucoup plus récent. C'est le théologien hollandais Jansen (1585-1638), qui l'expose dans l'Augustinus, œuvre qui ne paraît qu'en 1640. Mais les théories sont héritées de Saint Augustin. Le "port d'attache" français des jansénistes est l'abbaye de Port-Royal les champs, où vivent les "Solitaires", aussi appelés les "Messieurs". Affin de concurrencer les jésuites, ils dispensent un enseignement de qualité à dominantes langues anciennes (latin et grec), dans les petites écoles, dont Racine fut élève.
Mais la lutte est inégale : l'ordre des jésuites est beaucoup plus vieux, donc plus ancré au sein du pouvoir (père La Chaise), plus organisé. Le pape et le pouvoir royal vont prendre parti contre les jansénistes, les persécutions vont se multiplier, et finalement, en 1710, l'abbaye sera démolie sur l'ordre de Louis XIV.
La Grâce divine
Pour les jésuites, l'homme est libre de son destin et il détermine lui-même la direction que doit prendre sa vie.
Pour les jansénistes, Dieu accorde sa grâce par avance, à ceux qui la mériteront. La liberté de l'homme existe encore, mais est