L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale, compte tenu des événements s’étant déroulés en France entre 1940 et
1945, a donné naissance à différentes visions, différentes mémoires concernant le conflit. Depuis la fin du
conflit et avec le travail des historiens, ces mémoires ont évolué.
Comment se sont construites les différentes mémoires françaises de la guerre (mémoires de Vichy et de
la Résistance, de la déportation et du génocide) ?
Tout d’abord, nous nous intéresserons à la mémoire de Vichy et de la Résistance. Ensuite, nous nous
attarderons sur la mémoire de la déportation et du génocide. Enfin, nous évoquerons les rapports entre
mémoire et histoire.
I. Entre Résistance et Vichy, la mémoire du conflit.
La mémoire de la résistance et de la collaboration va évoluer en même temps que la société française.
De 1945 à 1947, les Français veulent reconstruire leur unité. De 1947 à 1968, ils subissent les
conséquences de la guerre froide et l’influence du général de Gaulle. Enfin, de 1968 à nos jours, la
perception de cette mémoire devient plus fine.
A. Le mythe résistancialiste (1945-1947).
Au sortir de la guerre, la France doit faire oublier les événements consécutifs à la défaite de 1940, en
particulier la France de Vichy. La défaite de 1940 a été effacée par la victoire des armées de la France
Libre et le rôle des résistants de l’intérieur et de l’extérieur est largement mis en avant. La France de
Vichy n’est considérée que comme une parenthèse, un régime de fait mais n’est pas la République. C’est
pourquoi, le 9 août 1944, le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) décide
l’annulation de tous les actes de Vichy et refuse de proclamer la République lors de la libération de Paris.
Cette attitude permet de minimiser voire de masquer les crimes de Vichy au profit de l’action de la
Résistance.
Il faut aussi rétablir