L'affaire dreyffus
Entre 1894 et 1900, la France de la III° République (Septembre 1870 – Juillet 1940) est bouleversée par l'affaire suscitée par l'histoire d'un officier juif, Alfred Dreyfus, accusé à tort d'espionnage au profit de l'Allemagne. Ce que l'on appellera très vite "l'affaire" révèle la montée de l'antisémitisme dans une France obsédée par le danger allemand et où le régime républicain est contesté.
I. Les origines de l’affaire
L'affaire éclate le 1 er novembre 1894, après annonce par la presse de l'arrestation d'un capitaine d'artillerie de 35 ans, Alfred Dreyfus, accusé de trahison. Cet officier juif alsacien sorti de l'École polytechnique travaillait à l'état-major parisien de l'armée. Les responsables du contre-espionnage, le colonel Sandherr (officier français) et le commandant Henry (officier français qui a produit des faux documents visant à accuser et confirmer la condamnation du capitaine Alfred Dreyfus, qui était innocent, expliqué plus tard), l'accusent d'avoir livré à l'ambassade d'Allemagne des renseignements confidentiels sur la défense nationale. Ils ont établi la culpabilité de Dreyfus dès le début d'octobre en lui faisant passer un test d'écriture, qui semblait démontrer qu'il était l'auteur d'un bordereau adressé au lieutenant-colonel Von Swartzkoppen, attaché militaire de l'ambassade allemande. La lettre en question est entrée en possession du contre-espionnage français par l'intermédiaire de la femme de ménage de l'ambassade. Le véritable coupable des fuites est un officier d'origine hongroise criblé de dettes, le commandant Esterhazy. Mais l'enquête bâclée par les officiers a fait porter les soupçons sur Dreyfus, coupable idéal pour ses collègues, souvent marqués par l'antisémitisme.
II. La dégradation du "traître"
Le 22 décembre 1894, Dreyfus, malgré ses protestations d'innocence, est condamné par un conseil de guerre à la dégradation et à la déportation en forteresse. Il est dégradé publiquement le 5 janvier, à l'École