L’enjeu de ce texte est de montrer ce que l’approche phénoménologique - ici, il s’agit de la phénoménologie husserlienne - peut apporter à la compréhension du délire, ie d’une expérience dans laquelle le sujet semble perdre contact avec le « monde objectif ». Pour comprendre comment une telle rupture est possible, il nous faut tout d’abord comprendre comment se constitue le monde objectif, pour ensuite comprendre quelle défaillance constitutionnelle donne lieu à l’expérience délirante. La cinquième Méditation cartésienne, nous permet de comprendre comment se constitue le monde objectif. Cf. ici la fin du texte (dernière page, première colonne). Nous distinguons quatre moments :
1. Le premier moment est la réduction à la sphère d’appartenance propre : il s’agit de faire abstraction de tout ce qui fait référence, de manière médiate ou immédiate à autrui, dans le but de montrer comment ce qui est étranger à l’ego se constitue au sein même de l’ego.
2. Le second moment, qui rend possible le troisième consiste dans la constitution d’autrui ou de l’alter ego. Tte la difficulté de cette constitution réside dans la question suivante : comment se constitue en moi, un autre moi semblable au mien et qui pourtant n’est pas le mien ?
3. Le troisième moment est la sphère de l’intersubjectivité. C apable de prendre la pensee de l’autre ds leur jugement propre
4. La sphère du monde objectif. Ici, c’est particulièrement le second moment, moment charnière qui permet le passage de la sphère primordiale à la sphère intersubjective qui nous intéresse, car ce sont les défaillances de la constitution d’autrui permettent de comprendre le délire. La constitution d’autrui, au sein de la sphère d’appartenance propre, se décline elle-même en différents moments. Avant de les détailler, il convient de rappeler qu’en allemand il existe deux mots pour le mot corps : le terme Körper, qui désigne, le