L'anthracologie
Introduction
En 1854, un archéologue Suisse, Keller, s’intéresse à une multitude de pieux qui émergent de la vase du lac de Zurich à Obermeilen et les interprètent comme étant des pilotis d’habitation lacustre : des palafittes (pieux fichés en Italien). C’est en rapport avec ces mêmes palafittes, dans les Alpes cette fois, et en 1864 que vont débuter les premiers travaux d’études de charbons de bois, ces travaux portent alors principalement sur les charbons de bois provenant de structures de combustion préhistorique, sur les foyers. Les premières questions sur les rapports entre les résultats établis : l’identification d’essences ; et les réalités des peuplements végétaux se posent dans les années 1940 en Angleterre, ce n’est cependant que dans les années 1960-1970 que l’intérêt de la discipline est retrouvée en Europe par le biais de différents chercheurs et archéologues. La discipline connait également de grandes avancées suite aux découvertes archéologiques effectuées dans les lacs alpins : en effet ces derniers ont la particularité d’avoir un pH suffisamment neutre, le bois s’y trouve donc parfaitement conservé, et l’anthraco-analyse est ainsi bien plus précise et facile. La science se développe et est enrichie par les travaux de nombreux auteurs, qui permettent la mise au point de méthodes, et ouvrent la science aux autres disciplines. Ainsi l’anthracologie s’associe à la xylologie (l’étude du bois), la palynologie (l’étude des pollens), la dendrologie (étude des cernes d’un arbre), l’anthropologie culturelle et bien d’autre encore… Il s’agit donc d’étudier l’anthrax, les charbons ardents, trouvés en contexte archéologique mais également ceux présents dans les sédimentations naturelles, l’analyse de la structure du bois permet, si le matériel étudié est suffisamment complet, l’identification des essences du bois. Toutefois l’anthracologie ne se limite pas à une simple identification, son objet d’étude englobe tous les usages du bois