L'argumentation est-elle efficace ?
Dans la littérature, les auteurs s’engagent parfois et témoignent des affaires marquantes de leur époque. Ainsi, la littérature d’idée est mise au service d’un courant de pensée ou d’une cause politique comme Émile Zola et sa très célèbre lettre ouverte J’accuse. Différentes techniques peuvent être utilisées, telles que la conviction et la persuasion. La conviction consiste à susciter l’exercice de la raison, tandis que la persuasion vise à provoquer l’émotion du lecteur. Nous allons donc nous intéresser sur l’efficacité à convaincre ou à persuader des textes littéraires et des formes d’argumentation souvent complexes qu’ils proposent, en regardant tout d’abord leurs atouts, puis les freins qui s’opposent à l’argumentation.
Les qualités qu’ont les textes littéraires dans leur argumentation, se voient essentiellement dans l’utilisation des procédés de la conviction et de la persuasion. Nous allons tout d’abord regarder la conviction : l’arme privilégiée de cette technique est la logique. Par exemple dans le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire, la thèse est présentée comme une équation mathématique avec un ‘’=‘’. Le propos est ainsi rendu objectif, comme il peut aussi l’être avec des tournures impersonnelles, avec l’absence de pronoms personnels, avec des adjectifs indéfinis, du présent de vérité générale ou encore l’usage de modalités déclarative, affirmative. Ce qui rend l’argumentation d’autant plus efficace, c’est la mise en place d’une structure précise avec du vocabulaire mélioratif ou péjoratif qui loue ou blâme les concernés, des questions oratoires qui mettent en valeurs les points importants, des mots de liaisons et conjonctions de coordinations qui insistent sur la logique des arguments, et enfin l’allusion à des arguments d’autorité, comme des statistiques, des chiffres scientifiques, des valeurs morales ou encore des lois connues de tous, comme Voltaire le fait dans son texte Candide pour les lois du Talion et Salique.