L'empereur claude
Considéré comme un intermède burlesque dans une progression tragique, tel apparaît le règne de Claude chez les historiens antiques : Suétone, Tacite et consorts. Chez eux, l'empereur Claude est comme coincé entre ce fou furieux de Caligula et le monstrueux Néron, présente la figure grotesque d'un cocu ridicule et gâteux, à la fois idiot congénital et savant pédant, gaffeur, indécis, goinfre, ivrogne, peureux, vicieux et cruel…
En 41, Caligula est assiné et son oncle Claude lui succéda. Si l'on en croit les historiens, après que l'empereur dément eut été massacré, des soldats, tout occupés à mettre le palais impérial à sac, remarquèrent deux pieds qui dépassaient d'une tenture. C'étaient ce Claude : pour tenter d'échapper à la fureur aveugle des tueurs, l'oncle de Caligula n'avait rien trouvé de plus ingénieux qu'une partie de cache-cache ! Ce n'est qu'après l'avoir extirpé de sa cachette, que les soldats ne se rendirent compte qu'il était l'unique héritier légitime du trône des Césars. Ils se prosternèrent devant lui, et, tandis que Claude, qui ne comprenait rien de rien à ce qui lui arrivait, ils le conduisirent triomphalement au camp des Prétoriens et là, ils le reconnurent comme empereur. Claude, parfaitement informé des intentions des conspirateurs, se garda bien d'en souffler mot à son impérial neveu. Et pourtant, les risques pour lui n'étaient pas minces, en cas d'échec du complot, la vengeance de Caligula eût été terrible, c'est l'évidence même ! Mais Claude courait aussi un grand danger si les tueurs réussissaient leur coup. Pris entre marteau et enclume, menacés par l'émeute populaire d'un côté et par les Prétoriens de l'autre, les Sénateurs s'inclinèrent. Le lendemain de l'assassinat de Caligula (25 janvier 41), Claude, toujours réfugié au camp des Prétoriens, reçut une délégation du Sénat qui venait lui offrir officiellement l'investiture impériale. Le premier geste de l'empereur Claude fut d'ordonner l'exécution