L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime
Philippe Aries ( 1914-1984 ) est un historien démographe français. Il s’est passionné pour l’étude de la population face à la mort à travers l’histoire. Il a écrit entre autres L’homme devant la mort en 1977, Le temps de l’histoire en 1954. C’est en 1960 qu’il écrit L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime paru dans la collection PLON, cet ouvrage de 469 pages est constitué de trois parties et 15 chapitres.
P.Aries, frappé par les caractères originaux de la famille moderne, a voulu dans cet ouvrage remonter vers un passé plus lointain pour éprouver les limites de cette originalité. Il va tout au long de son écriture se demander comment nous sommes passés de l’ignorance de l’enfance à la centralisation de la famille autour de l’enfant au XIXè siècle, comment ce passage traduit une évolution en parallèle de l’idée qu’on se fait de la famille, du sentiment qu’on en a et de la valeur qu’on lui reconnaît.
I- Les sentiments de l’enfance.
Les âges de la vie.
Aux XVIè et XVIIè siècle, l’âge n’a pas vraiment d’importance. C’est au XVIIIè siècle que les curés exigent réellement que la date de naissance figure sur les registres. C'est à partir de là que l'âge commence à avoir une importance personnelle.
Pour les plus instruits, il est déjà important au XVIè siècle ( peintres, écrivains… ). On observe une certaine pudeur par rapport à l'âge : les gens ont une façon réservée de le donner.
Les âges de la vie : Moyen Age : enfance/puérilité, jeunesse/adolescence et vieillesse/sénilité. XIVè siècle : âge des jouets, de l’école, de l’amour, de la guerre. XVIè siècle : enfance, jeunesse, vieillesse. ( Pas d’adolescence, insuffisance de vocabulaire qui ne sera pas comblé avant le XIXè : ex. : Bébé )
Le XXè siècle est considéré comme le siècle de l'adolescence et voit apparaître des changements dus à l'augmentation de