L'enfant à naître
LE nouveau phénomène de mode anglo-saxon, appelé "fœtus party", consistant à dévoiler publiquement le bébé in utero, inquiètent les spécialistes d' Angleterre, d' Ecosse, ou d' Irlande du Nord sur la santé psychologique d'une mère qui viendrait à perdre son bébé, tant elles idéalisent cette progéniture qui n'a pourtant pas une personnalité juridique dans la plupart des États de l'Union Européenne.
A cela s'ajoute la nouvelle Constitution hongroise dévoilée le 1er Janvier 2012 par Viktor Orban, qui relance le débat : en effet le texte fixe la protection juridique du fœtus dès sa conception. Autant de faits susceptibles de choquer la Cour de cassation estimant d'une part que s'il est possible de protéger pénalement les plantes et les animaux, il n'en serait bien évidemment pas de même pour un enfant et que d'autre part, s'il est logique de sanctionner le fait d'abréger la vie d'une personne à qui il ne reste que quelques jours, cela ne le serait pas de sanctionner le fait de tuer une "vie à venir" ! André Gide dira " La logique ennuie" : la juridiction paraît être un bon divertissement.
Pourtant, et avant de taper sur les doigts d'une justice bancale par nature, la politique reste LA cause majeure de cette négligence de la dimension humaine qui cause à ses victimes non seulement le chagrin de la perte d'un enfant, mais également la non-reconnaissance de leur situation. En effet c'est l' instabilité, à travers des alternances entre des majorités dites de "droite" et des majorités dites de "gauche", qui est aujourd'hui la cause première de la réification de l'enfant à naître.
Jean-Paul Garraud, alors député UMP mais surtout magistrat de carrière, s'oppose ainsi à la juridiction nationale et dévoile à travers un amendement le côté humain des propositions d'hommes politiques, insoupçonné jusqu'alors ! Cet amendement visait à créer le délit d’interruption involontaire de grossesse en