L'ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Le poème intitulé « l’ennemi » fait partie de la section spleen , il s’agit d’un sonnet en alexandrin qui traite de manière assez traditionnelle de la fuite du temps, on retrouve cette idée d’angoisse dans les poèmes « l’horloge », et « le goût du néant ».Ce poème et plus ou moins autobiographique, il progresse l’entement sur une constatation universelle. L’homme est amené de façon tragique à disparaître, ce poème composé de manière original car il est bâti sur le rythme des saisons bien qu’il y est un décalage chronologique en effet le 1er tercet ->le printemps, le dernier -> l’hiver.
1° POEME AUTOBIOGRAPHIQUE a) Évocation d’un vie
On note ici la présence de possessif personnel, « je », « ma », « mon », on peut donc voir que cette poésie fait partie du registre lyrique, traditionnellement « la jeunesse » a des connotations positives cependant par le biais d’une métaphore climatique elle st associé à un phénomène négatif « l’orage ».
La jeunesse par la conjugaison du verbe être au passé simple est révolue cet aspect négatif est renforcé par la locution restrictive « ne que » de plus cette image négative est renforcé par l’utilisation d’allitération en « r », qui amplifie cette sensation désagréable dissonante.
b) Sentiment douloureux
Cependant le vers suivant par