L'enracinement de la culture républicaine
Introduction
La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 par Léon Gambetta, au lendemain de la défaite militaire du Second Empire à Sedan. Elle ne peut éviter la défaite et le 28 janvier 1871, un armistice est signé entre les gouvernements allemand et français afin que puissent s’organiser des élections. Bismarck tient en effet à pouvoir traiter avec un gouvernement légal. Les élections ont lieu le 8 février et portent au pouvoir une assemblée très majoritairement conservatrice, dominée par les royalistes. Adolphe Thiers, soutenu par les conservateurs, devient chef d’un gouvernement qui s’installe à Paris alors que l’Assemblée demeure à Versailles. La capitale, très éprouvée par le siège que lui a infligé l’armée prussienne pendant quatre mois, se trouve dans une situation quasi insurrectionnelle. Le 18 mars, quand les troupes fidèles au gouvernement Thiers tentent de récupérer par la force les canons de la Garde nationale entreposés sur la colline de Montmartre, elles sont violemment repoussées. Cet événement, le refus de la défaite, un sentiment de trahison causé par l’armistice et l’ouverture de Paris aux troupes prussiennes, une méfiance toujours plus grande entre l’Assemblée et les Parisiens, le refus enfin de voir Thiers, symbole du conservatisme, s’installer à la tête du gouvernement, tout cela provoque le soulèvement insurrectionnel de la Commune de Paris en avril 1871. Elle prétend établir un gouvernement démocratique et social et prend de nombreuses mesures à caractère social. Mais le mouvement est divisé entre révolutionnaires socialistes, ceux fidèles à l’héritage jacobin de la Révolution française, les fédéralistes et les internationalistes. Les Versaillais, sous les ordres de Mac-Mahon, reprennent la ville et c’est la semaine sanglante entre les 21 et 28 mai 1871. En représailles, les Communards (Fédérés) exécutent plusieurs dizaines d’otages et incendient