L'esclavage (de l'esprit des lois)
L’esclavage est un problème qui est au cœur des sociétés humaines. C’est un problème de l’humanité qui n’est autre que le soucis de faire travailler l’autre à sa place pour faciliter le travail. A travers l’histoire, l’être humain a tenté d’y répondre en asservissant notamment, et pas seulement, les femmes, les enfants, les esclaves de guerre, les nègres. A noter qu’il est important de savoir que la traite des nègres était encore d’actualité à cette époque ; elle était même très courante. A noter également que L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert proposait une autre solution à ce problème : les machines. Afin de montrer l’horreur de la traite des nègres, nous pouvons évoquer le Code noir édité en 1685 par le ministre de l’économie Colbert :
- « Si jamais un esclave s’enfuit pour la première fois, on lui coupe les oreilles et on le marque au fer rouge d’une fleur de lys. »
- « Si jamais un esclave s’enfuit pour la seconde fois, on lui coupe les jarrets. »
- « Si jamais un esclave s’enfuit pour la troisième fois, on le condamne à mort ».
Ce texte dit aussi que :
- « Les esclaves ont le droit de se marier librement. »
- « Le maître n’a pas le droit de vendre séparément les membres d’une même famille ».
Il est bon de préciser que ce texte est un progrès dans la condition des noirs esclavagisés.
C’est dans ce contexte terrible que Montesquieu écrit ce texte sur l’esclavage. Ainsi, nous nous intéresserons tout d’abord au raisonnement par l’absurde qu’a Montesquieu dans ce texte, puis nous nous pencherons dans un second temps sur la dimension ironique de ce texte.
I) Une raisonnement par l’absurde
Nous pouvons voir que la forme même du discours de Montesquieu est incohérente : il est composé de neufs arguments dans le désordre. Cela traduit le caractère insensé, désordonné du discours.
Montesquieu adopte un style particulier : il énumère des arguments peu développés, sans aucune suite logique, semblables à des brèves de comptoir.