L'etat et la violence
Selon les auteurs contractualistes, de Hobbes à Rousseau, l’Etat, en tant que qu’entité représentant une nation sur laquelle elle exerce un pouvoir suprême, serait précisément l’institution qui permettrait d’éradiquer la violence naturelle au sein de chaque communauté. Selon d’autres, comme Proudhon, l’Etat serait par essence une domination violente qui userait de sa force pour soumettre et contraindre. La réalité emprunte en fait à ces deux thèses. En effet l’institution de l’Etat a pour but la cohabitation pacifique des membres de sa communauté et pour cela il a le bénéfice du « monopole de la violence légitime ». L’Etat génère donc une certaine violence (répression des crimes et délits sur le plan national comme guerres conduites à l’extérieur) mais il la subit aussi et se doit de la combattre pour le bien être de la communauté nationale. L’Etat qui n’userait pas de violence pourrait-il exercer normalement ses prérogatives de pouvoir suprême ? La violence exercé par un Etat est-elle toujours légitime, ou le devient-elle du fait d’être exercée par l’Etat ? Les réponses à ces questions ne peuvent être que nuancées. En effet, l’Etat, qui a presque toujours dû user de violence pour s’instituer, a besoin de pouvoir contraindre pour faire respecter les lois et détient pour cela le « monopole de la violence légitime » dégagé par Max Weber. Mais la légitimité de cet usage de la force tient au caractère proportionné de la violence utilisée par rapport à l’atteinte faite à l’intérêt protégé. L’Etat se doit donc d’user de contrainte pour lutter contre la violence intrinsèque à toute société humaine, mais doit pour cela savoir user de sa force de façon proportionnée pour ne pas passer de réponse légitime à une violence gratuite et terroriste ; l’évaluation de ce critère de