L'europe sociale un enjeu d'avenir pour l'union
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Introduction
L’Europe sociale est le parent pauvre de l’action européenne. Il y a deux raisons essentielles à cet état de fait.
- L’histoire de la construction européenne dont les racines sont profondément liées à un accord économique entre grandes puissances, centré sur une volonté de paix durable. Paix est le terme le plus fréquent du fameux discours de Schumann fondant la CECA et estimé comme l’acte fondateur du projet européen. Ce besoin de paix est un besoin lié au développement économique où la concurrence acharnée sur le front sidérurgique était estimée comme une des causes de la seconde guerre mondiale. L’Europe est née d’une poignée d’industriels sous le leadership de Jean Monnet qu’il nommait « les conjurés ». La visée initiale est clairement économique, elle n’est ni sociale ni politique. Monnet estimait que seule une paix durable et organisée au niveau supranational avec transfert de souveraineté était à même de créer les conditions d’une croissance économique durable. La croissance étant comme nous le verrons une nécessité pour la survie du système capitaliste, celle-ci étant estimée par ces industriels comme une condition de vie sociale et politique de qualité. Il faut bien comprendre que pour les fondateurs de l’Europe, les valeurs européennes de solidarité, de droit, d’égalité, de liberté, etc, ne peuvent devenir une réalité concrète qu’à condition que l’économie soit au rendez-vous, c'est-à-dire en croissance. Il n’y a donc pour eux aucune contradiction entre politique de marché libre, progrès social et valeur universelle. C’est une politique au sens plein du terme et à l’époque rien ne permettait de penser que le marché ne serait pas au rendez-vous du progrès social et pourrait même être facteur d’inégalité. Ce constat là sera fait plus tard et fera dire à Delors, « si c’était à recommencer je le ferais par la culture »
- La politique sociale est