« L’Europe a-t-elle un avenir ? »

Introduction

En 1948, au temps du premier souffle de l’Union Européenne, l’Europe était un projet, un chantier ; soixante ans après la perspective a changé : elle s’est pour le moins obscurcie. L’excitation et l’engouement des premiers temps ont laissé place à l’incertitude et aux doutes.
L’Europe et ses 27 pays membres a-t-elle un avenir ?
Avec pour limites chronologiques les prémices de l’Union Européenne, en 1948, l’intention est ici de montrer que l’Europe s’est construite progressivement et graduellement, dans un contexte où sa création était alors indispensable. Elle possède par ailleurs de nombreux atouts, tant dans les domaines économique et politique que culturel. Néanmoins, les limites de cette construction et la crise mondiale actuelle imposent des réformes de fond ; politiques, constitutionnelles, économiques. L’Europe peut elle faire face et prendre les mesures qui s’imposent ?

I. L’Europe s’est construite progressivement et elle possède de nombreux atouts (économiques, politiques, culturels)

1. Une construction progressive
« L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. » déclare Robert Schuman en 1950, devant le quai d’Orsay. En effet, l’histoire lui donnera raison : de nombreux traités et une multitude de rebondissements marqueront la construction de l’Europe, encore susceptible aux changements aujourd’hui. L’histoire de ces 60 ans de construction européenne s’est inscrite dans un contexte où il était nécessaire, pour la sauvegarde de la paix mondiale, de constituer une entente durable entre les différentes puissances de l’Europe occidentale.
La signature du traité de Bruxelles en mars 1948, qui donne naissance à une Union occidentale préfigurant l’Union de l’Europe occidentale, signée par cinq états, donnera lieu en avril 1951 au traité de Paris qui instaure la Communauté Européenne