L'euthanasie
L’EUTHANASIE
I. LA REPRESSION AMBIGUE DE L’ACTE D’EUTHANASIE
A) Un encadrement légal insuffisant en apparence
B) Une pratique judiciaire hypocrite
II. L’OPPORTUNITE PROBLEMATIQUE D’UNE EXCEPTION D’EUTHANASIE
A) Une évolution conceptuelle envisageable
B) Une consécration textuelle impossible
Comme l’affirmait déjà Sénèque dans l’Antiquité, « je ne me sauverai point par la mort de la maladie, dans la mesure où elle est curable et ne nuit pas à l’âme. Je n’armerai point mes mains contre moi en raison de souffrances ; mourir de la sorte est une déroute. Cependant, si je me sais condamner à pâtir sans relâche, j’opérerai ma sortie, non en raison de la souffrance même, mais parce que j’aurai en elle un obstacle à tout ce qui est raison de vivre. Faible et lâche, qui a pour raison de mourir la souffrance ; insensé, qui vit pour souffrir ».
Cette affirmation de Sénèque illustre la réalité de l’euthanasie, à savoir que celle-ci n’est pas simplement une spécificité contemporaine. En effet, la « recherche d’une bonne mort » n’est pas un phénomène récent, il apparait comme inhérent à l’Homme depuis des siècles.
Etymologiquement, « euthanasie » provient du grec Eu Thanatos qui signifie « bonne mort, mort douce et sans souffrances ». Avec l’évolution de la société, l’euthanasie peut se décliner en plusieurs formes. Il existe tout d’abord l’euthanasie active, c'est-à-dire l’administration délibérée de substances létales dans l’intention de provoquer la mort, à la demande du malade ou de ses proches. Il s’agit là de la forme la plus reconnue d’euthanasie. L’euthanasie passive, quant à elle, est le refus ou l’arrêt du traitement nécessaire au maintient de la vie. Certains, parlent aussi d’euthanasie indirecte lorsqu’elle est associée à la seule administration d’antalgiques, dont la conséquence seconde et non recherchée est la mort. Elle peut aussi se rattacher à l’aide au suicide, lorsque le patient accomplie lui-même l’acte