L'expression du mal dans candide
Figure emblématique du siècle des Lumières, Voltaire, philosophe des plus engagés, n’a de cesse au fil de ses œuvres de dénoncer les maux qui accablent la société. Il y distingue le mal physique que les hommes subissent du mal moral qui les corrompt. Dans ce combat, Voltaire est présent sur tous les fronts. Le fanatisme religieux, l’intolérance, l’esclavage, la guerre, les atteintes aux libertés individuelles doivent être éradiqués et de cette lutte naît sa devise « Ecrasons l’Infâme !». Dans Candide, conte philosophique, Voltaire s’attaque à l’optimisme leibnizien qui selon lui ne résisterait pas à l’épreuve de la réalité et son cortège de malheurs. Son héros Candide sera confronté successivement à tous les maux sévissant dans le monde. Comment cette dénonciation du mal dans s’inscrit-elle dans le combat de Voltaire contre « l’Infâme » ? Il conviendra de se pencher sur la dualité du mal selon Voltaire, puis d’étudier l’évolution de Candide face à ce mal, avant de replacer Candide dans une perspective plus globale du combat de Voltaire contre l’Infâme.
A travers le conte philosophique Candide, Voltaire passe au crible tous les malheurs possibles sur Terre. En effet, tout au long de son périple, Candide ne trouvera que l'horreur, excepté dans l'Eden Westphalien, l'Eldorado ainsi que dans la métairie. Cette expression du mal, Voltaire l'a observée, l'a étudiée et l'a condamnée. Dans son dictionnaire philosophique, Voltaire expose sa vision du mal au sein de l'article Bien : Du bien et du mal, physique et moral. Outre la simple dichotomie entre bien et mal, il va plus loin et divise ce dernier en deux catégories. Le mal physique sera en premier lieu abordé puis, plus grave aux yeux de Voltaire, le mal moral et enfin nous verrons l'importance des paradis dans la mise en lumière du mal. Tout d'abord, la première partie du conte met en valeur les maux physiques. Il s'agit de bien cerner ce qu'on l'entend par mal physique. Un mal