L'expérience peut-elle démontrer quelque chose ?
Toute nos connaissances proviennent de l'expérience. C'est le principe fondamental de l'empirisme.
Tout savoir a son origine dans la sensibilité, les idées sont des abstractions élaborées à partir de la matière sensible, des impressions des sens.
Une idée est une sensation affaiblie. C'est Hume qui pousse les conséquences de l'empirisme avec plus de force : si l'expérience est la seule source de connaissance, alors aucune connaissance apodictique, c'est-à-dire universelle et nécessaire, n'est possible.
La connexion causale, la relation de cause à effet, n'est qu'une croyance, un acte de foi qui résulte de l'accoutumance.
Pourtant les mathématiques ne sont- elles pas un bon exemple de connaissances a priori, c'est-à-dire ne relevant pas de l'expérience ?
B - Mais l'expérience ne suffit pas
Il y a des connaissances rationnelles indépendantes de l'expérience.
On songe, bien entendu, aux connaissances pures dont les disciplines mathématiques fournissent un bon exemple de connaissance rationnelle indépendante de l'expérience.
C'est le point de vue des rationalistes pour qui toute connaissance a son origine dans l'expérience sauf celles qui procèdent de l'entendement, c'est-à-dire de la raison.
De plus, si on envisage l'expérience au sens restreint et précis d'expérimentation scientifique, on s'aperçoit que l'expérience n'est pas une donnée brute, mais le résultat d'une élaboration rationnelle.
Ainsi il est quelque peu abusif de considérer l'expérimentation comme une source de connaissance puisqu'elle est davantage un moyen de vérifier, ou plus exactement de contrôler, la validité d'une hypothèse théorique.
Ceci nous conduit à poser la question plus générale du rôle de la raison dans la constitution de l'expérience.
C - Comment donner à l'expérience une validité théorique?
C'est dépasser l'opposition terme à terme de l'empirisme et du rationalisme que d'envisager l'expérience comme conditionnée