L'histoire
INTRODUCTION :
Pouvoir former des notions abstraites et les fixer dans les mots du langage, ouvre à l’homme la capacité de mémoriser le passé, de le retenir et de le transmettre, soit oralement, soit par écrit. C’est ainsi que se constitue un héritage culturel où chaque génération bénéficie des acquis et des expériences des générations précédentes. La possibilité d’orienter l’avenir en fonction de choix faits dans le présent, dépend étroitement de la référence à cet héritage. Parce qu’il possède la conscience réfléchie, l’homme, écrit Schopenhauer « n’est pas borné comme l’animal, au seul présent de l’intuition », il anticipe ce qui n’est pas encore et retient ce qui n’est plus. La conscience de soi comme conscience historique est ainsi constitutive de l' être humain et c’est pourquoi, il lui est essentiel de connaître son passé pour comprendre le présent et, dans une certaine mesure, le maîtriser. Mais, cette connaissance du passé ne va pas de soi et suscite bien des questions dont les principales sont les suivantes :
1) Une connaissance objective du passé est-elle possible ? Quelles sont les difficultés du métier d’historien ?
2) Les événements auxquels on reconnaît, à un moment donné, une importance suffisante pour que leur soit attribuée une portée historique, ont-ils un sens ?
3) Si le passé est ce qui est révolu et ne peut être changé, à quoi bon vouloir le sauver de l’oubli ? I LE TRAVAIL DE L’HISTORIEN.
A) La distinction de l’événement et du phénomène
Si l’histoire est la connaissance des faits humains qui ont eu lieu dans le passé, elle se distingue des autres sciences :
1°) dans la mesure où ces faits ne sont plus.
2°) dans la mesure où elle s’intéresse à ce qui les particularise.
Ce ne sont donc pas les éléments communs à plusieurs événements qui sont l’objet de l’intérêt de l’historien ; mais, c’est l’attention à tous les détails qui font de l’événement, un événement unique, singulier, qui jamais ne se répétera tel