L'homme peut-il réaliser son humanité dans le travail ?
Le travail est l'activité par laquelle l’homme produit des biens et des services qui assurent la satisfaction de ses besoins naturels mais aussi sociaux (en transformant la nature). C'est une activité rémunérée, obligatoire et souvent pénible.
Le loisir est une activité non rémunérée, qui se définit négativement par rapport au travail ; c’est le " temps libre ", le temps passé hors du travail.
L'humanité c'est ce qui nous différencie de l’animal. On peut préciser qu’en général, on distingue l’homme de l’animal par tout ce qui nous paraît être le signe de la culture et de l’esprit : la conscience, le langage, mais aussi, la liberté. Elle n’est pas naturelle mais construite (cf.Rousseau), du fait même qu’elle n’est pas naturelle avant tout, mais culturelle. On acquiert l’humanité, on naît humain en puissance mais on l’a en acte en allant contre la nature. C’est bien ce que présuppose d’ailleurs l’expression, centrale dans le sujet, de " réaliser son humanité ".
On doit donc se demander si le travail a une valeur en soi, pas seulement sociale mais au sens où il serait ce qui nous rendrait plus humain ou humain tout court. Le travail est-il pour l’homme, non pas seulement un moyen en vue d’une fin extérieure (survivre, manger) mais aussi et surtout une fin en soi ? Fait-il partie des phénomènes culturels/ spirituels ?
Un animal ne travaille pas et le travail va contre la nature : il est bien ce qui nous extrait du règne naturel, ce qui nous différencie de l’animal.. Le mythe de Prométhée (Platon, Protagoras, 320c-321c) questionne l’origine des techniques (et du travail lui-même). Le mythe raconte que deux dieux, nommés Epiméthée et Prométhée, avaient eu pour tâche de doter toutes les espèces d’attributs nécessaires à leur survie. Or, arrivé à la fin, il resta à Epiméthée, qui avait tout voulu faire seul, l’homme; or, il avait déjà donné tous les attributs dont il disposait. L’homme était donc