L'humanisme
I. Origines et définition
1. Le retour à l’Antiquité On appelle Humanisme le mouvement intellectuel caractérisé par le retour à l’Antiquité classique pour étudier l’homme et ses oeuvres. L’Humanisme s’explique par un contexte politique et social dont les éléments ont été précisés : l’influence de l’Italie et des érudits qui s’y sont réfugiés après la chute de Constantinople avec des manuscrits anciens, les facilités de diffusion des écrits grâce à l’imprimerie, l’inadaptation de l'enseignement qui pousse à rechercher de nouveaux contenus et de nouvelles méthodes. Le mot lui-même témoigne du souci constant des valeurs de l’Antiquité : le latin humanitas désigne la culture ; ce terme correspond à la volonté des humanistes d’acquérir, d'approfondir, de développer la culture, par l’étude des Anciens, Grecs et Latins en particulier ; en effet, ces modèles, récemment découverts, paraissent proposer une sagesse nouvelle (Rabelais). Beaucoup d’humanistes, sans être nécessairement des universitaires, sont d’ailleurs des linguistes, qui éditent et traduisent des textes anciens. De plus, le terme italien umanista désigne le professeur de grammaire et de rhétorique. 2. Un mouvement européen L’humanisme est la doctrine qui postule l’existence d’une nature humaine universelle et se donne comme objectif principal l’accomplissement de l’homme. Pour l’humaniste de la Renaissance, c’est le retour aux sources de la culture gréco-latine, qu’il désigne du nom d’« humanités », qui permet à l’homme d’accéder à sa dignité. Dès le XIVème siècle, une élite cultivée, qui se réclame de ce mouvement, entretient des relations permanentes et forme une sorte de République des Lettres à travers l’Europe entière. 3. Le retour aux textes anciens L’étude de textes anciens incomplets ou mal traduits, ou encore de commentaires approximatifs, privilégiant indûment Aristote, avait sclérosé, à la fin du Moyen Age, l’enseignement scolastique (enseignement de la philosophie et de la