L'impossible harmonisation entre intériorité et extériorité
Tout individu est comme condamné à son enfermement dans le labyrinthe de la Pensée, labyrinthe qui n'a ni entrée ni sortie et dont les galeries de réflexions, creusées par tous nos prédécesseurs, ne peuvent être toutes parcourues. Labyrinthe dans lequel, du reste, la plupart ne prennent pas la peine d'avancer, de tenter d'en explorer la multitude d'impasses. S'agirait-il, à la recherche d'une hypothétique issue, d'y creuser ses propres galeries?
Ecrire pour pouvoir être lu, c'est une volonté de "mise en ordre", volonté linéaire qui escamoterait l'essence même de la forme labyrinthique de la pensée profonde. C'est pourquoi je me risquerai au "désordre" (au sens d'Elisée Reclus : "l'ordre sans le pouvoir"). A chacun de créer son parcours, son propre labyrinthe (ou pas!). Cette attitude, cette façon de lire, et plus largement de vivre, présuppose un déconditionnement : envisager l'effondrement des certitudes omniprésentes, non seulement collectives mais par-dessus tout les siennes propres.
Le courant est court-circuité entre la liberté de la pensée propre et la manifestation extérieure de la liberté de pensée. Et que faudrait-il mettre hors-circuit : la pensée propre ou son extériorisation? La coexistence des individus n'est rendue possible que dans l'illusion d'un courant de pensée, partagé, alternatif, comme un va-et-vient de la pensée, en vérité figée en "croyances" et en mots.
Le déconditionnement apparaît alors comme une métamorphose impossible, une quête du "droit d'être comme ne sont pas les autre" (Rousseau, les rêveries du promeneur solitaire). Au mieux (!) arrêter de