L'intolérable
L’Homme se retrouve, à des moments de sa vie, face à des situations où il se placera en position de rejet. L’individu se retrouve alors confronté à ses limites de tolérance, à la fois physiques, intellectuelles et morales, il en résulte une souffrance. L’adjectif « intolérable » marque la prise de conscience par l’homme de ses limites face à une certaine expérience. L’adjectif qualifie à la fois ce que l’on ne peut pas tolérer, souffrir ou supporter. On peut rapprocher l’idée d’intolérable à celle d’« insupportable » ou à celle d’« inadmissible ». Il y a des choses que les hommes ne peuvent pas admettre, permettre, ou laisser faire. L’individu peut avoir différente sorte de réactions face à cette situation : la révolte peut venir du corps (souffrance physique), de l’esprit (être choqué), ou de l’être moral (sentiment d’être bafoué par autrui).
Cependant la notion d’intolérable, si souvent utilisée, échappe à une définition claire et précise. Qu’est-ce qui est, en soi, intolérable ? Y a-t-il vraiment de l’intolérable dans des fait ? C'est-à-dire est ce qu’on peut fonder une définition universelle de l’intolérable ?
On invoque l’intolérable comme la caractéristique de certains faits. Mais l’on remarque rapidement que la nature de la notion est souvent changeante et son emploi souvent relatif. On peut alors s’interroger sur son véritable sens et chercher si l’intolérable est la qualité en soi de certains faits ; ou bien si «l’intolérable » est un jugement de l’individu sur des faits qui ne présentent pas en eux-mêmes cette qualité (= je juge d’un fait avec mon propre avis, le fait n’est pas en lui-même « intolérable »). Il faudrait alors apporter une certaine relativité à la notion d’intolérable. Et pourtant un fait que l’on prétend universellement intolérable peut parfois être toléré. Cela prouve que la notion d’intolérable n’est pas universelle mais qu’elle consiste plutôt en un jugement, personnel et relatif, que l’on porte sur un fait.