L'ordre de l'impératrice maria teresa
L’Ordre de l’Impйratrice Maria Teresa1 Cas traduit et adapté par le professeur Allain JOLY avec la collaboration de Bruno BOUCHARD, stagiaire d'enseignement.
Charles Quint dominait un empire sur lequel, disait-on, le soleil ne se couchait jamais. Par sa taille même, l'empire de Charles Quint soulevait des problèmes de communication incroyables entre la couronne et les gouverneurs de ses possessions éloignées. On attendait de ces derniers qu'ils obéissent de façon consciencieuse aux ordres qui leur parvenaient de Madrid. Mais souvent, ils ne le pouvaient tout simplement pas car ou bien ces directives reflétaient une ignorance crasse des situations locales ou, pis encore, elles atteignaient les colonies tellement tard qu'elles en avaient perdu toute pertinence. En Amérique centrale, on développa une solution très pragmatique face à ce type de problème : « Se obedece pero no se cumple » (on doit obéir aux ordres, mais surtout ne pas les exécuter). Grâce à cet expédient, les colonies d'Amérique centrale purent prospérer et ce, en dépit des ordres impériaux qui parvenaient de l'Escorial. Deux siècles plus tard, l'impératrice Maria Teresa décida d'institutionnaliser ce comportement en créant l'Ordre qui porte son nom... C'est avec un sens rafraîchissant de l'absurde que l'on créait cette distinction pour honorer les officiers qui, tout en désobéissant ostensiblement aux ordres reçus, décidaient malgré tout de prendre les choses en main et, ce faisant, arrivaient à renverser le cours d'un affrontement sur le champ de