L'organisation du territoire romain
L’organisation des territoires indigènes
Mon propos sera déjà de dresser un bilan de l'organisation de l'espace indigène. On ne disposepas de cartographie cohérente, d'origine, représentant la structuration de l'espace indigèneantique, du niveau du pays jusqu'à celui des unités territoriales les plus petites. Comment donc procéder ? Il n'y a pas de voie royale pour définir les différentsniveaux de structuration territoriale. On peut simplement préciser tout de suite que l'onconnaît mieux le niveau macroscopique de l'intégration territoriale que les niveaux inférieurs. On insistera sur l’exemple des Gaules, bien connu, ou plutôt mieux connu que d’autres, grâce au témoignage de César. P. Galliou précise que la société bretonne présentait, à la fin de lÂge du Fer, une structure semblable à celle de la Gaule que César donne à lire (Galliou 2009, p. 108-109) et les tribus ou cités, certaines dirigées par un rex, sont bien identifiées (cf. Galliou 2004, 8).
Le découpage territorial gaulois : les cités (civitates, sing. civitas) On dira que l'on connaît, au début de l'empire romain, vers la fin du Ier siècle av. J. -C. etau début du Ier s. ap. J.-C., sous le Principat d'Auguste, une soixantaine de cités gauloises(Strabon ; Tacite en décompte 64), réparties à l'époque de l'indépendance en grandes zones culturelles : laGaule méridionale, profondément pénétrée par les influences culturelles méditerranéennes,d'abord étrusques, puis grecques et italiques, la Gaule continentale dite "celtique", les margesoccidentales de la Gaule celtique (l'Armorique, de celtisation limitée, et la Gaule Aquitaine, peuplée par une population apparentée aux Ibères), la Gaule Belgique, "extrême avant-garde du monde germanique" (Harmand 1978, p. 702). Ces aires culturelles sont identifiables à des caractéristiques archéologiques plus ou moins fortes et affirmées, comme l'architecture de l'habitat, la poliorcétique,