L'union européenne : une aire de puissance économique et commerciale
L'Union européenne n'est pas un État unique comme les États-Unis, mais c'est bien plus qu'une juxtaposition de 27 États ayant abaissé entre eux leurs barrières douanières, plus qu'un simple marché commun comme l'ALENA. Sa cohésion malgré son hétérogénéité et son poids en matière économique en font l'un des trois grands pôles de la planète, derrière les États-Unis. L'ensemble des espaces de l'UE contribuent-ils à sa puissance ? Pour répondre à cette question, nous étudierons d'abord les aspects, les fondements et les limites de cette puissance. Puis, nous nous intéresserons à la traduction spatiale de ces phénomènes en étudiant quels sont les pôles d'impulsion, les périphéries intégrées et les périphéries marginalisées de cette aire de puissance.
I. Aspects, fondements et limites de la puissance économique et commerciale de l'UE
1. Les aspects de la puissance
L'Union européenne est le seul des trois pôles étudiés durant l'année dont tous les États font partie du Nord. L'UE, prise dans sa globalité, constitue nettement la deuxième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et devant le Japon. Si le PIB de l'UE n'a augmenté que de 5 % avec l'entrée des nouveaux membres, il atteint presque celui des États-Unis (85 % environ, mais pour une population qui est supérieure de 50 %) et correspond au double de celui du Japon. En termes de commerce extérieur, si l'on ne tient pas compte des échanges entre les pays membres, l'UE est le premier exportateur mondial et devance (de peu) les États-Unis. Le commerce intracommunautaire entre les États membres de l'Union représente, lui, le double du commerce extracommunautaire. Si l'on tient compte de la totalité des échanges, l'Union européenne constitue donc de loin le premier pôle de commerce international dans le monde, ses exportations représentant plus du triple des exportations des États-Unis et six à sept fois celles du Japon.
Dans chaque secteur du système productif, l'UE affiche de bons