L'étranger scène du procès
Problématique : comment le plaidoyer de son avocat provoque-t-il le détachement de Meursault ?
Un plaidoyer caricatural
Les caractéristiques du plaidoyer
- Il cherche à atténuer la responsabilité de M en parlant de « provocation » de la part de l’Arabe, ce qui contredit l’idée de préméditation défendue par le procureur
- La majeure partie du plaidoyer s’intéresse en réalité au caractère de M, à la question de sa moralité (répétition du mot « âme »), en réponse au réquisitoire du procureur : il fait un portrait élogieux de M en évoquant ses rapports au travail, puis ceux avec sa mère (termes mélioratifs), ce qui montre qu’il remet en cause la « monstruosité » de son client ; il ne parle pas de l’enterrement, sans qu’on sache pourquoi. Il conclut sa prestation par l’évocation du caractère non prémédité du crime (« une minute d’égarement »), ce qui l’amène à demander que la vie de M soit épargnée. Il met en évidence le « remords éternel » de ce dernier comme étant déjà un « châtiment » suffisant.
Il essaie d’attirer la compassion, la bienveillance des jurés, de rendre M humain. Mais son discours est maladroit et stéréotypé.
Les points faibles, voire le ridicule de ce plaidoyer
La conversation entre M et un gendarme (discours direct et indirect) révèle que le discours de son avocat n’est en rien original, mais qu’il est stéréotypé, donc peut-être pas très convaincant…
L’avocat se montre arrogant : il déclare qu’il peut lire dans l’âme de M « à livre ouvert » (métaphore), alors même qu’il ne fait pas de doute aux jurés et au lecteur que M demeure un personnage opaque, difficile à comprendre. Son discours a des marques de prétention : « je me suis penché » et il a une position de supériorité comme si Meursault était un simple objet à analyser.
Son discours est ponctué d’hyperboles (« infatigable », « aimé de tous », « fils modèle », ; « dont je traînais déjà, comme le plus sûr des châtiments, le remords éternel