Cessons de gaspiller l'eau, nous courons à la catastrophe! C'est le message que l'on entend de plus en plus fréquemment depuis quelques années. Il est martelé par les institutions internationales et de nombreux spécialistes. Il est vrai que la consommation a augmenté de façon impressionnante à l'échelle mondiale ces dernières décennies. Elle est passée de l'ordre du 1 000 milliards de m3 (ou km3) en 1950 à plus de 5 000 actuellement : un quintuplement alors que, dans le même temps la population mondiale était multipliée par 2,5 (2,4 milliards d'habitants en 1950, 6 actuellement). L'eau constitue un enjeu crucial pour les années à venir. Les Nations Unies, plus particulièrement la commission pour le développement durable, tirent la sonnette d'alarme en 1997: "Si des mesures ne sont pas immédiatement prises, la situation s'aggravera à l'avenir. Les schémas actuels de développement et d'utilisation des ressources en eau sont, pour la plupart, non soutenables". Depuis des décennies, l'eau a été gaspillée, surutilisée et mal gérée.
Pourtant le tableau mérité d'être nuancé. Au niveau mondial, l'eau douce disponible paraît largement satisfaisante. C'est avant tout les inégalités de la répartition de la ressource qui fait problème: inégalité entre pays, inégalité pour l'accès à l'eau entre les individus. Élément du "patrimoine naturel" l'eau devient désormais un bien économique, elle est aussi bien d'environnement trop souvent pollué, elle est de plus en plus fréquemment élément conflictuel notamment dans les régions où la pénurie menace.
Sur notre "planète bleue", les eaux se rencontrent à profusion: la terre est la planète de l'eau! Le volume global est gigantesque: 1 milliard 384 millions de km3. Mais toute cette eau n'est pas utilisable par les hommes. Les eaux salées des mers et des océans en constituent la quasi totalité: 97,2%. Les eaux douces restantes sont loin d'être toutes accessibles: elles sont pour l'essentiel stockées dans les calottes glaciaires et les