Cette force si longtemps enfouie revient. Celle qui me donne envie de respirer encore plus fort que le vent qui fouette mon visage, qui me pousse à crier et rire de toutes mes forces pour prouver à la vie elle-même que je suis vivante et que je serai bien plus fière d'être humaine que tous les autres, qu'elle n'aura pas le dernier mot cette fois. J'ai envie de sourire jusqu'à ce que les autres n'arrivent plus à s'arrêter de sourire à leur tour.
Et tu sais, ça m'fait un bien fou. Ça m'fait un bien fou de savoir que t'es là et que même si le chemin ne sera pas toujours droit, on est ensemble. Et tu sais ce qui me fait me sentir encore mieux? C'est de me dire que je respire et que c'est merveilleux de respirer face à tes yeux.
«J'crois que j'suis malade.
Je sens comme des libellules dans mon estomac, je ris sans raison n'importe quand et n'importe où. Il arrive même que mes lèvres forment un croissant parce qu'une petite boule de joie explose dans ma gorge. Parfois, mes yeux se mettent à briller, d'un coup, juste parce qu'une courte seconde mon esprit se perd sur son visage. Bien souvent je sens que ma température grimpe à une vitesse folle lorsqu'il me frôle, mon teint devient rouge et j'aimerais seulement devenir invisible pour qu'il ne me remarque pas dans cet état. C'est comme si la vie pétillait de couleurs et d'éclat quand il est dans mon champs de vision: tout s'anime et devient chaud, tout sourit et m'envole encore plus haut. Tout prend sens et vie, même le plus anodin des détails. Tout s'éclaire sur ma route et les étoiles sont elles-mêmes pauvres de lumière. Ce n'est finalement pas le soleil qui chauffe mon cœur, ni même l'oxygène qui le fait frémir.
J'crois que j'suis malade. Malade d'amour.»