L'argent, totem ou tabou?
La maxime qui pose que « l'argent ne fait pas le bonheur » se révèle aujourd'hui comme étant fausse. En effet l'argent est, dans notre société, un sujet d'importance capitale pour la population. Il est clair qu'aujourd'hui l'argent est sujet de discorde, de mésentente, de nombreux problèmes, de solutions à d'autres etc... Le définir comme totem, cette sculpture verticale représentant le divin, objet de contemplation dans les cultures amérindiennes, serait donc l'idolâtrer, l'assimiler à une notion divine. Si l'on s'attend à ce que le rendre synonyme de tabou soit l'inverse on peut se tromper, car si l'on s'en réfère aux faits un doute s'installe. En effet le tabou désigne dans la culture polynésienne une prohibition sacrée que l'on ne peut transgresser sous peine de châtiment divin. On se trouve donc face à deux termes à première vue antinomiques, mais on se rend compte qu'il sont tous deux homonymes du même concept, on retrouve dans chacun d'eux un caractère divin qui met donc dans ce sujet l'argent sur un piédestal. Il est donc important de dissocier ces deux aspects que peut prendre l'argent. C'est pourquoi nous allons voir en quoi l'argent est un totem à travers une approche historique et d'actualité, en quoi il est un tabou par le biais d'une seconde approche plus expérimentale et si il est réellement aussi impossible de rapprocher ces deux termes en l'abordant de façon plus théorique.
Il y a de ça cinq siècles, la richesse était un péché. On note bien avant cela dans la bible la phrase: « il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer au royaume des cieux ». Au début du XVIème les Mercantilistes effacent la connotation pécheresse de la richesse. Le profit « nait », on le découvre, on cherche à s'enrichir, dans l'optique d'une plus grande puissance.
Mais l'Église avait un rôle à jouer dans l'état. La loi de la séparation de l'Église et de l'état nous amène à