l enfant de sable
Ce chapitre 1 nous plonge dans un univers très particulier. Fait authentique ou légende ? Un personnage étrange prend forme sous nos yeux dans un univers crépusculaire, à la fin de sa vie. Dès lors, la narration se fait rétrospective, et le récit de l’histoire d’Ahmed, dont on connaîtra le nom ensuite, se construit à partir de l’interrogation au passé simple : « Et qui fut-il ? ». Le titre du chapitre semble alors nous proposer un élément de réponse : «Homme» (De nombreux titres de chapitres ont le nom de portes, comme celles de Marrakech, la ville où se situe l’histoire : La porte du jeudi, du vendredi, la porte oubliée, etc, pour terminer par la porte des sables).
Le portrait d’Ahmed : un narrateur extérieur à l’histoire nous décrit Ahmed, tout entier tendu vers un seul objectif : « dire qu’il avait cessé d’être ». Il sent sa mort se rapprocher et entame un dialogue macabre avec elle. Il a déjà mis une grande distance entre lui et le monde extérieur. Son seul lien de communication est la présence de Malika, la bonne. Ce qu’il redoute le plus, c’est que la mort vienne trop tôt, avant qu’il ait fini ses travaux d’écriture. Il tient donc particulièrement à écrire un journal pour justifier son existence, mais aussi pour expliquer ce qu’il fut. La citation du poète égyptien montre qu’il conçoit l’existence comme un voyage dans lequel on peut se perdre. Le journal permet peut-être de se retrouver – mais quand tout est fini , quand la vie a tout détruit à l’intérieur et qu’il ne reste qu’une coquille vide : « Un journal est parfois nécessaire pour dire que l’on a cessé d’être ».
Le journal servira de support d’inspiration au conteur, qui dans la suite du texte va le retransmettre, oralement à la manière orientale, « assis sur une natte les jambes en tailleur ». Le conteur s’approprie cette histoire. Il ne peut la retransmettre aux autres que s’il la fait sienne d’abord. A son tour, le lecteur doit se l’approprier. Le narrateur est là pour en donner