l'ennemi de beaudelaire
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! Ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Charles Baudelaire
Ce poème est un poème lyrique car il est à la première personne du singulier « j’ai touché » (vers 5) ; « je rêve » (vers 9).
Il exprime parfaitement les sentiments personnels de Baudelaire ; dans ce sonnet, l’auteur exprime son angoisse du temps qui passe, c’est pour lui « l’Ennemi », qui est le titre du poème.
Ces sentiments ont également une portée universelle, de nombreuses personnes peuvent s’y retrouver.
Baudelaire raconte son angoisse du temps qui passe en utilisant la métaphore de chaque saison pour chaque strophe de son sonnet. Les saisons sont les étapes de sa vie.
Le poète retrouve sa jeunesse dans le premier quatrain. Malgré quelque « soleil », sa jeunesse est représentée par l’orage, la pluie, et le tonnerre. elle est représentée par un été tourmenté.
Le deuxième quatrain représente l’automne. Baudelaire est triste, le bilan de sa vie est négatif. Sa vie est comme inondée. Il parle déjà de la mort en comparant les trous creusé par l’eau à des tombeaux.
Le premier tercet représente le printemps. Baudelaire rêve de nouvelles fleurs, c’est à dire de recommencer sa vie avec de nouvelles idées et une nouvelle joie de vivre. L’auteur cherche le « mystique aliment »qui ferait pousse les fleurs, mais ne le trouve pas.
La quatrième