L'Etranger, d'Albert Camus
Meursault, l’Étranger à lui même
Séance 1 : Un narrateur surprenant
Livre p.9-12 « faire deux heures de routes »
Question générale : En quoi ce début de roman est-il déstabilisant ?
(Dans cet incipit de roman, nous faisons la connaissance de Meursault. Le point de vue utilisé dans ce passage de texte est un point de vue interne, nous voyons tout de l’œil et de la pensée de Meursault. Ainsi, nous apprenons sa réaction lors du décès de sa mère qu'il ne croit pas immédiatement et qu'il prend à la légère sans le comprendre mais c'est lorsqu'il rend visite à ses collègues de travail, qu'il réalise qu'il n'a plus de mère. Après, il va voir le directeur de l'asile. C'est un début pour le moins brutal « aujourd'hui, maman est morte ».)
Introduction :
Ce roman est le plus connut d'Albert Camus. C'est en effet son premier roman, récompensé par le Prix Nobel de littérature en 1957. Il ne se passe en réalité pas grand chose dans cette histoire, un jeune homme est traduit en justice pour le meurtre qu'il a commis.
La première phrase de ce roman est très célèbre et cela vient sans doute du fait qu'elle fait commencer le texte par un décès. Cela annonce également le ton adopté dans le roman, d'où la question que l'on peut se poser :
En quoi cette plongée dans l'intériorité du narrateur est-elle également une plongée dans une nouvelle conception romanesque ?
Pour cela, nous utiliseront un plan en deux parties, premièrement : une écriture désincarnée et dans un second temps : pour un héros désincarné ?
I) Une écriture désincarnée
1. La découverte d'une intériorité
Première personne et temps de l'écriture : présence de la première personne du singulier je, « je ne sais pas » (p.9) et marqueurs temporels ancrés dans la situation d'énonciation « aujourd'hui » p.9, « hier » p.9, « demain » p.9. On comprends donc que le narrateur est le personnage de l'histoire et que le récit prend la forme d'un journal intime.
(récit = discours coupé de la