L'image en sciences sociales
Non pas celui qui ignore l'alphabet, mais qui ignore la photographie, sera l'analphabète du futur
Walter Benjamin
L'objectif de cette intervention est d'illustrer l'utilisation de l'image dans les sciences sociale et sa prolifération en tant que instrument et outil de recherche et son impact dans la sociologie avec l'affirmation de la sociologie visuelle.
Je ferais ici référence particulièrement à deux textes de Sociologie Visuelle italiens : Franco
Mattioli « Sociologia Visuale » et Patrizia Faccioli, Giuseppe (Pino) Losacco « Manuale di
Sociologia Visuale » et à d'autres témoignages qui enrichissent le discours sur l'image.
D'abord il faut illustrer la fonction des images à partir de la polysémie de leur nature et du rapport entre la photographie et la sociologie et du développement du documentaire et du cinéma. Nous savons que l'image est polysémique, sa signifiance est contextuelle, subjective. Quand on se réfère à l'image, on pense à l'acte du regarder, un objet rentre dans notre champ visuel à travers l'œil et le cerveau organise l'information. La perception visuelle est donc une activité qui se développe en deux moments : d'abord l'objet visuel se forme comme input sensoriel et après l'esprit développe les opérations de catégorisation, signification et interprétation.
La réflexion sur la connexion entre perception et pensée, fait partie du champ de recherche de la psychologie cognitive mais cette liaison est une présupposition fondatrice de l'utilisation des images en sociologie. Le processus de reconnaissance dépend des mécanismes perceptifs et interprétatifs qui, comme souligne Rudolph Arneheim1, sont intériorisés par les individus, ils sont d'origine psychique et socioculturelle. Il affirmait que « percevoir visuellement c'est penser visuellement ». La perception visuelle est donc un engagement actif de l'esprit, c'est l'esprit qui met en acte le processus d'abstraction en