L inconscience
Deux termes sont ici mis en relation : être responsable de quelque chose, ne pas avoir conscience de cette même chose. On demande s'ils sont compatibles ou non.
Pour nous assurer du sens de la question, faisons-la varier dans sa forme : si je n'ai pas conscience de quelque chose, suis-je malgré cela responsable de cette chose ? Ne pas avoir conscience d'une chose serait donc un état, une situation qui pourrait supprimer, annuler ma responsabilité liée à une chose, une responsabilité qu'il faudrait donc d'abord envisager avant de l'exclure.
De quel genre de chose peut-il s'agir ici ? Qui soit à la fois de nature à engager ma responsabilité et telle que je pourrais ne pas en avoir conscience ? Par quoi commencer ?
Sans doute par le terme le mieux définissable. Ne pas avoir conscience de quelque chose, avec tous ses équivalents plus ou moins rigoureux : ne pas se rendre compte, ne pas remarquer, ne pas savoir, ou même, avoir perdu conscience, ouvre un champ trop vaste et trop imprécis pour s'y engager dès maintenant. En revanche la notion de responsabilité est en elle-même, quel que soit son emploi, clairement structurée. Commençons par elle.
L'étymologie du mot responsable nous donne une première indication : qui a à répondre, comme on doit répondre à l'appel de son nom : me voici, c'est bien moi, je sors du rang et je me présente. Il n'y a donc pas de responsabilité cachée, ou du moins elle ne peut se taire qu'aussi longtemps qu'elle n'est pas appelée. Pour dire : « Je ne suis pas responsable », il faut d'abord faire face à la question : « Qui a fait cela ? » ou portant plus loin : « Qui aura fait paraître le trait essentiel qui marque l'autorité.
Ces indications tirées de l'examen de la notion de responsabilité, à savoir qu'elle concerne essentiellement l'auteur d'un acte issu d'une libre décision, nous permettent de réécrire la question posée par le sujet comme suit : puis-je être