la guerre dans voyage au bout de la nuit
1. La dénonciation de la guerre
La dénonciation dans le récit de la guerre de 14 :
Les motifs traditionnels
Les horreurs de la guerre : déjà présentes dans la « boucherie héroïque » de
Candide, elles sont massivement évoquées dans la première séquence de
Voyage au bout de la nuit, comme dans tous les romans contemporains relatant la guerre de 14-18 : Genevoix, Sous Verdun, 1916, Les Éparges,
1923, Barbusse, Le …afficher plus de contenu…
Non seulement les puissants oppriment les faibles, mais les faibles, à leur tour, oppriment ceux qui sont encore plus faibles qu’eux : le petit groupe du maréchal des logis Bardamu fait déguerpir les troupes pour faire place au « Pinçon ».
2. La guerre continuée
Le récit de l'expérience de la guerre n'est pas qu'un épisode parmi les autres, c'est la matrice même du roman, l'expérience fondamentale à partir de laquelle toutes les autres expériences sont ressaisies. Dans le souvenir qu'on garde Voyage au bout de la nuit, l'épisode du front est si prégnant qu'on est parfois surpris de se rappeler qu'il tient en une cinquantaine de pages à peine ; mais c'est que l'expérience de la guerre n'est pas confinée à ce premier temps du récit : elle imprègne tout le …afficher plus de contenu…
A l'arrière, le danger et la prise de risque ne peuvent exister que sous la forme de simulacres et de parodie, à l'exemple de sacrifices de Lola qui goûte ses beignets malgré sa terreur de grossir: « elle eut en peu de temps aussi peur des beignets que moi des obus », ou de la peur des civils qui se précipitent dans les caves à la première alerte : « Ces paniques menues, durant lesquelles tout un quartier en pyjama, derrière la bougie, disparaissait en gloussant dans les profondeurs pour échapper à un péril presque entièrement imaginaire ». Ceci n'empêche pas qu'il y ait là une forme de guerre bien réelle : celle que les civils finissent par mener aux soldats en se montrant favorables à la propagande des « journaux