L’apprentissage précoce d’une langue étrangère – le point de vue de la psycholinguistique, daniel gaonac’h
Daniel Gaonac’h est professeur de psychologie cognitive à l’université de Poitiers et membre du laboratoire Langage, Mémoire et Développement cognitif (CNRS) depuis 1995. Egalement enseignant à l’IUFM de Poitiers, il a publié, depuis les années 80, plusieurs travaux de référence sur l’approche cognitive de l’enseignement ainsi que sur l’apprentissage des langues étrangères. Ce livre L’apprentissage précoce d’une langue étrangère – le point de vue de la psycholinguistique (Hachette Education, 2006) est l’une de ses dernières publications sur le sujet.
Dans cet ouvrage, il aborde la problématique de l’enseignement précoce des langues et cherche à démontrer la thèse suivante : la conception largement répandue, selon laquelle apprendre une langue étrangère à un jeune âge faciliterait son acquisition, naît de l’amalgame fait entre apprentissage d’une langue seconde dans un environnement quotidien et celui d’une langue étrangère dans le cadre scolaire, et cache une réalité beaucoup plus complexe. Il développe donc son analyse des connaissances psycholinguistiques actuelles dans le domaine selon deux axes : il se penche tout d’abord sur les différents courants théoriques concernant l’acquisition du langage chez les enfants ; puis il s’intéresse à l’aspect plus pratique de la pédagogie des langues vivantes.
Dans un premier temps (chapitre 1 à 3) D. Gaonac’h passe en revue les différentes théories d’acquisition du langage et explique que s’il existe une période « critique » où l’apprentissage d’une langue se fait de manière naturelle, soit avant l’âge de 7 ans, il semblerait qu’apprendre une langue tôt en milieu scolaire ne garantit pas nécessairement une meilleure connaissance de celle-ci. Cependant sur le long terme, des études ont pu constater que la nature et la durabilité des acquis n’étaient pas les mêmes entre apprenants