L’inconscient dans la philosophie classique et moderne
C’est Leibniz qui le premier a démontré l’insuffisance de la conception cartésienne de la conscience (ou cogito). Pour Descartes, conscience et pensée étaient intrinsèquement mêlées dans le cogito de telle manière que tout ce que nous pensions nous en avions immédiatement conscience. Leibniz dissocie quant à lui pensée et conscience en affirmant que bien que nous pensions toujours nous ne sommes pas toujours conscients de ce que nous pensons. C’est le cas des petites perceptions qui le conduit à avancer cette thèse. Il faut distinguer celles-ci des aperceptions ou perceptions réfléchies, ces dernières étant ce que nous reconnaissons comme étant les perceptions que nous avons, ce dont on a proprement conscience. Comment puis-je avoir des perceptions et ne pas savoir que je les ai ? Il y a une première raison : j’ai certaines perceptions, mais y suis tellement habitué ou suis tellement captivé par autre chose que je les ignore. Leibniz affirme que nous sommes à tout moment assaillis par une infinité de perceptions ; une sélection parmi celles-ci est donc nécessaire. La seconde raison, que Leibniz développe plus amplement, est la suivante : il y a certaines perceptions en moi qui sont trop faibles pour parvenir à la conscience. Suivons l’argument de Leibniz en nous appuyant sur son exemple privilégié, celui du brut de la mer. Nous avons des petites perceptions de chaque vague, de chaque goutte peut-être ; ces