L’intérêt de la tragédie réside-t-il tout entier dans le fait de « guérir les passions ».
Dans l’antiquité, les moyens de communications étaient limités, tout le monde ne savait pas lire. C’est donc naturellement que la tragédie est écrite sous forme de pièce de théâtre.
Ces tragédies se veulent thérapeutiques. Elles dénoncent les perversités de l’être humain qui s’opposent à leurs vertus. Les exagérations servent à dénoncer d’une manière caricaturale les passions néfastes de l’homme et ainsi amener l’auditeur à réfléchir sur certaines de ses propres attitudes.
Le mot « passion » vient du grec « pathos » qui signifie «ce que l’on subit, le fait de subir quelque chose » ; cela donnera le mot « pathologie » qui est une parfaite illustration de ce concept.
Passion est le contraire d’action, comme pâtir ou subir est le contraire de agir.
Nous constatons que le sens de ce mot a évolué dans les temps modernes. Le mot passion à pris une profondeur plus psychologique et définit un sentiment fort, souvent négatif (passion du jeu) ou destructeur (amour excessif) mais aussi positif (passion pour son métier).
La passion ne s’oppose plus à action mais à la raison ; « envahissement par une force extérieure qui amène la perte de la maitrise de soi ». C’est la raison qui va lutter contre la passion.
La passion n’a plus sa valeur propre mais c’est l’objet de la passion qui en donne la valeur. La passion du jeu ou pour l’alcool est inappropriée tandis que la passion pour la vérité, pour la justice est très saine.
La passion va provoquer un lot de conséquences et de responsabilités.
Chez les grecs, le public réagissait en condamnant les passions. Il réagissait d’une manière primaire à la pièce de théâtre en portant un jugement direct. Il lançait, par exemple, des déchets sur le « méchant » de la tragédie. Donc, il y avait une condamnation franche des passions et l’homme était jugé responsable de ses actions. Notons aussi qu’une forte notion de jugement divin ou