M le président
Après l'émotion voici le temps de la reflexion et peut-être celui de la réconciliation, mais pour cela il faudra du courage et se poser les vraies questions. Je n'ai pas la prétention d'avoir la solution, je voudrais juste exposer ma vision et aussi mon expérience vis à vis des enfants de la République qui le temps d'un instant basculent du coté de l'obscurantisme et deviennent des terroristes. Monsieur Le Président, je suis sincèrement navrée et consternée de constater qu'il ait fallut que nos acteurs de la liberté, que nos défenseurs des droits de l'homme prennent une rafale de kalachnikovs pour que d'un coup la France entière se rende compte que ça dysfonctionne dans notre pays. En même temps, il est facile de fermer les yeux, de ne rien dire, ainsi on conserve son confort et ses prérogatives, moi même il m'est arrivé de le faire. Depuis les attentats, j'entends tous les intellectuels, philosophes, journalistes, chroniqueurs, politiques se poser la même question : on fait quoi pour ces jeunes de banlieues issus de l'immigration qui basculent ? ou alors, qu'est ce qu'on a pas fait ? y a t'il un lien entre ce qui se passe en Syrie, en Irak ou en Palestine ? En gros le coupable c'est qui ?. Seulement tous ces gens, ils n'y vivent pas en banlieue difficile et lorsque je les entends, j'ai pas l'impression qu'ils vont trouver les réponses. Alors je vous fait part de mon expérience, pour peut être vous éclairer ou apporter un peu de lumière sur mes 47 ans de vie en Banlieue difficile. Mon père Algérien et musulman est arrivé en France dans les années 60, il était communiste, adhérent à la CGT et profondément laîc, ma mère est Normande et catholique. Moi enfant issu de l'immigration, auprès de lui j'ai appris à avoir mon libre arbitre, à défendre l'opprimé, à m'indigner devant l'injustice, à défifler dans les rues. A l'époque on ne parlait pas d'intégration, ce n'était pas un sujet j''étais Française (point). Je vis en banlieue difficile et