N'est-on morale que par interêt ?
L'homme est communément comme un être supérieur au reste des êtres vivants car celui-ci, contrairement aux animaux, aux végétaux, ou aux autres éléments naturels, n'est pas immanent, il ne dépend pas entièrement de la nature, il a le pouvoir de la transcender. En effet, l'homme apparaît comme un être libre en puissance, capable de fixer lui-même ses propres fins, de ne pas répondre simplement à une cause comme le font les animaux soumis à leur instinct. Ainsi, l'homme a la capacité de mettre en oeuvre des moyens, grâce à sa raison, afin d'atteindre une ou des fins. La question posée, à savoir, "N'est-on moral que par intérêt ?" soulève justement le problème de ces moyens et de ces fins. L'action morale peut-elle demeurer un moyen dans la vie de l'homme qui rechercherait une fin supérieure à la morale ? N'agit-on alors moralement c'est-à-dire conformément à la vertu dictée par la raison, que dans le but d'obtenir autre chose ? L'homme ne peut-il pas souhaiter agir moralement sans autre intérêt que la satisfaction générée par l'action morale ? Celle-ci n'en génère-t-elle pas ou la satisfaction est-elle trop faible pour accéder au statut d' "intérêt", de fin ? Si la morale ne semble communément pas la fin en soi déclarée comme poursuivie par la majorité des hommes qui lui préfère le bonheur, il semble pourtant qu'elle puisse être une fin en soi. Si l'on définit le bonheur comme le fait de celui qui vit moralement, alors la morale peut devenir une fin en soi, sans compter que certains peuvent aspirer à une vie morale au détriment de leur propre satisfaction, le bonheur d'autrui devenant alors leur propre bonheur. Néanmoins, il semblerait que la vie morale, une vie de maîtrise de ses désirs, d'altruisme, de dévotion ne soit pas reconnue comme heureuse et ce d'autant plus de nos jours où le bonheur est le plus souvent définie à partir du plaisir. Comment alors éviter que la valeur morale ne soit anéantie si l'on part de ce