N y a til de v rit s qu en science
Introduction
L’intitulé du sujet se présente sous la forme de questions : La Science entendue comme un système de connaissances établissant des relations nécessaires dépassant le niveau des opinions probables ; ensemble de recherches ayant un degré suffisant d’unité et de généralité pour amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions concordantes, peut-elle être considérées comme la seule voie d’accès aux vérités conçues comme des propositions conformes au réel, découvrant les réalités en elle –mêmes et dans leur être fondamental ? En d’autres termes, la science est elle la seule matrice du vrai ? Pris ainsi, l’intitulé sujet pose en effet problème. Les seules formes d’être et de réalité fondamentales sont-elles véhiculées dans le seul savoir scientifique ? Le seul mouvement authentique vers le vrai est-il celui qui s’enferme tout entier en la croyance en l’objectivité, en la détermination de rapports observables ? N’est-ce pas alors perdre ce qui en l’homme échappe à toute donnée objective ? Si seul peut être vrai ce qui est scientifiquement établi, l’homme n’est-il pas profondément mutilé en cette recherche du vrai ? Tel est le problème fondamental qui surgit de l’intitulé du sujet.
I) Thèse
D’abord, que la science conçue comme ensemble objectif, comme système de connaissances établissant des relations nécessaires, soit seul digne d’être considérée comme la matrice des vérités, cette thèse semble, à première vue, résulter de la position moderne du problème scientifique, ainsi que des multiples réussites et conquêtes de la science, en particulier depuis le 19e siècle. L’introduction et la systématisation de la méthode expérimentale par le biologiste Claude Bernard a en efffet progressivement, dans tous les domaines, y compris celui des faits humains, refoulé l’arbitraire et le flou pour introduire le mathématique, le mesurable, le quantitatif. La méthode expérimentale opère un contrôle rigoureux sur tous