économie sociale et solidaire
20/12/2012
La saveur coopérative du sucre paraguayen
Publié le 17-12-2012
Quoi de commun entre une sœur dominicaine aux Etats-Unis, un cadre chez un fabriquant automobile Franc-comtois et un producteur de canne à sucre du Paraguay ? L'économie coopérative.
Ils sont en train de « construire l’usine de leurs rêves », résume Andres González, directeur général de Manduvirá, une coopérative agricole qui regroupe 1750 petits producteurs de canne à sucre au Paraguay. Au moment où il prononce ces mots en France, les premières machines sont en cours d’installation dans le bâtiment situé à Arroyos y Esteros, bassin de production du sucre biologique, à 67 kms de la capitale Asunción, à 10 000 kms de Paris. L’usine aura une capacité de production de 20 000 tonnes par an, soit 20 % du sucre biologique produit au Paraguay. Une usine moderne, équipée en panneaux solaires pour générer sa propre électricité.
Andres González raconte l’histoire des producteurs de Manduvirá d’une voix posée, le visage neutre. Mais une incroyable fierté bouillonne à l’intérieur, parce qu’ils ont réussit là où tous leur disaient qu’ils étaient « les chiens qui aboient sur la lune, pensant pouvoir l’attraper », rappelle-t-il. Dans un pays dont l’industrie sucrière est dominée par sept familles de propriétaires terriens, les paysans d’Arroyos y Esteros ont réussi à se sortir de leur impasse économique : « Nous étions exploités et gagnions trois fois rien. En 2002, nous avons lancé la « révolution douce » pour un changement économique, social et environnemental », explique M. González. La coopérative de producteurs de Manduvirá ne compte que 180 membres et leur objectif est de préserver un mode de production paysan en polyculture (le sésame, le coton, la stévia, un édulcorant naturel, les fruits et légumes) afin d’assurer l’autosubsistance de chacun, des revenus diversifiés, et leur autonomie économique en transformant et en exportant eux-mêmes