écriture d'invention sur un discours de Victor Hugo
« Comment pouvez-vous rester de marbre, à espérer on ne sait quels miracles, devant tant de peines et d'atrocités ? Détournez vous de vos courbes et des statistiques, sortez de votre tour doré et intéressez-vous plutôt à l'horreur de la réalité ! Observez ! Observez avec un peu de honte, mais beaucoup d'attention. Il est tellement plus facile de détourné le regard ! Mais baissé les yeux est une manière de soutenir cette monstrueuse réalité. La loi du silence n'est que le consentement inavoué de cette injustice brutale ! Peut-être serait-il temps de cesser de cautionner la misère ! Chaque jour les miséreux sont plus nombreux, chaque jour les misérables sont encore plus miséreux, et chaque jour votre image en devient plus misérable. Vive le pays des droits de l'homme ! On y meurt vite, vide mais libre. Les femmes se prostitues pour nourrir leurs enfants, les maris vont jusqu'à tuer pour une bouchée de pain, des trafiques de toutes sortes sont nés de cette pauvreté incessante. Pour se vêtir on vend son corps, pour se nourrir on vend ses dents, et pour vivre on vend ses forces. Pour ne pas mourir, on brûle son temps.
L'éducation nationale est une grande préoccupation actuelle. Certaines écoles sont publiques, on y trouve des professeurs, des tableaux, des craies, des livres, des tables, des chaises, des encriers... Il n'y manque presque rien ou si peu. Il n'y a vraiment rien à y redire, les structures sont bien là. Mais les petits français, eux, mendient dans la rue. Au lieu de nous concentrer uniquement sur des concepts louables mais abstraits, ne faudrait-il pas plutôt élargir le débat sur des problèmes plus concrets et immédiats ? Lorsque l'on survie dans une rue insalubre, obligé de voler en face de nos belles devises républicaines ; recherchant un repos qui ne viendra jamais, allongé sur de la paille ou à même le sol dans des galetas ; on ne songe plus qu'à notre situation immédiate en se désespérant d'en sortir. Un peuple libre