Éthique médicale et souffrance : humanité – souffrance - compassion
Humanité – souffrance - compassion
SOUFFRANCE
Emmanuel Levinas : l'humanité partagée in « le temps et l'autre » :
La souffrance est un risque, c'est le risque qu'il faut courir pour être sensible, intelligent.
Dans la peine, dans la douleur, dans la souffrance, nous retrouvons, à l'état de pureté, le définitif, qui constituent la tragédie de la solitude.
La douleur physique est une impossibilité de se détacher de l'instant de l'existence.
Il y a dans la souffrance une absence de tout refuge. Elle est le fait d'être directement exposée à l’être.
Elle est faite de l'impossibilité de fuir et de reculer.
Pour Levinas, dans la souffrance, il y a un cri un soupir, une plainte. Le médecin est celui qui entend ces plaintes. Dans la douleur, le refus de se donner est le refus de se donner au monde, de se donner aux autres, de se donner au « je » qui pense. Dans la réalité, quelqu'un qui dit « moi », accueille le monde, l'embrasse. La caractéristique de l'expérience douloureuse, c'est d’être en même temps une rupture de la conscience. La souffrance est passivité au sens étymologique : elle est reçue, subie. Dans la souffrance, il y a toujours une déchirure. Souffrir c’est pâtir. Ce mal qu’est la souffrance est manifestement une épreuve. La souffrance est inutile, elle ne peut être justifiée.
Comment faire de l'anthropologie médicale ? Good, 1998
La douleur est un tout, une expérience totale. La douleur chronique est la destruction du monde de tous les jours. La douleur surgit en toutes sortes d'endroits.
Si la douleur et d'autres manifestations de la maladie chronique menacent systématiquement de détruire ou de bouleverser le monde vécu, à cette dissolution s'oppose une réponse humaine qui est de découvrir ou d'élaborer une signification, de reconstituer le monde.
Souffrance : corps et âme, épreuve partagée (1994)
Catherine Marques : la frontière entre la douleur et la souffrance est difficile à définir. La douleur