Étude d'une si longue une si longue lettre
Une si longue lettre, de Mariama Bâ, décrit les effets de la polygamie sur la vie de deux sénégalaises. Écrit comme une lettre personnelle de Ramatoulaye à son amie Aïssatou, Bâ montre les choix différents que les femmes ont en face de la réalité de la polygamie : partir ou rester. Aïssatou décide de quitter son mari et de poursuivre une vie meilleure, alors que Ramatoulaye choisit de rester dans sa situation et perdre ainsi une partie d’elle-même. À travers le roman, Bâ souligne l’importance de l’indépendance des femmes africaines dans la société patriarcale et la tristesse, la jalousie et l’espoir subtil de son personnage Ramatoulaye.
D’abord, le lecteur note la description presque muette de la douleur de l’enterrement de Modou, le mari de Ramatoulaye. Puis, la narratrice semble être ennuyée par les rituels et par la famille de Modou. Son mari est mort, mais Ramatoulaye se sent triste à cause de la vie de Modou. Son mariage avec une jeune fille, Binetou a volé le bonheur de Ramatoulaye. Quand elle apprend le mariage de Modou, elle explique : « Je m’appliquais à endiguer mon remous intérieur. Surtout, ne pas donner à mes visiteurs la satisfaction de raconter mon désarroi » (59). Elle laisse les hommes contrôler ses émotions. Elle se sent trompée par la polygamie et elle pense que ne pas protester ou réagir contre les hommes, qui « entrèrent en riant, reniflant avec force l’odeur sensuelle de l’encens », revient à se trahir (57). Le consentement de Ramatoulaye fait réfléchir le lecteur sur l’injustice de la situation : Modou peut faire ce qu’il veut, mais Ramatoulaye doit cacher ses sentiments pour être respectueuse des traditions.
Son silence ne l’aide pas à accepter vraiment la polygamie. Elle décrit Binetou comme un enfant bête qui préfère l’argent plus que Modou. Mais, en dépit des défauts de Binetou, Modou choisit de diriger son attention sur elle plutôt que sur Ramatoulaye. Après leur mariage de